6.27.2009

épique et kilogrammes 3



« Ah elle bien cette maison » ! dit Amison, Pascal hoche la tête. À l’instant présent, pour moi, c’est la meilleure qui soit, si paisible ! et Ziguinchor si accueillante, si nonchalante, si salutaire ! Après un vrai bon repas et une sieste méritée, nous sommes assis près du sol devant la maison d’Asper où Amison va passer la nuit. C’est le soir ; je fais la connaissance de Patrice Mendy qui est chargé de distribuer les bagages destinés à Ziguinchor, les miens inclus. Beaucoup de garçons de notre génération ont été appelés Patrice grâce à Patrice Lumumba. Il est 20h00 ; Asper a appelé du camion en disant qu’ils sont bloqués au pont, à l’entrée de la ville. Pascal est en train de rire : « Il sait comment passer rapidement, je lui ai donné l’argent pour ça, tout est en règle, c’est tout ! pas de rallonge » ! La nuit est là ; après un plat copieux dans le restaurant de Binta nous finissons la soirée dans un bar à la mode près du stade. Bonne musique, pas trop fort, mais nous n’avons rien à dire. Amison, l’homme fort est parti dans un taxi avec une ombre mystérieuse. Nous sommes 3, Pascal, Patrice Mendy et moi, déjà 2 bières. Le téléphone de Pascal est en train de chanter le tube d’Americo Gomes » « Mstisio ! », « rentre au pays ! », c’est Asper au téléphone, il a passé le check point et il veut décharger le camion maintenant ! Il est à peu près 21h00 ; « Ok, comme tu veux » dit Pascal « mais sans moi ». On pourrait le faire demain à la lumière du jour, mais non. Je suis content d’avoir fait cette traversée avec Pascal ; c’est un samouraï moderne, un chevalier, il a du panache. Le matériel est sur le point de passer la nuit dans une cour intérieure, à la belle étoile mais nous sommes placides, confiants. 22h00 ; nous achevons cette soirée qui n’a jamais vraiment commencé, rendez-vous demain à 8h00 chez Asper.

Mercredi le 17, 9 :00 ; nous sommes devant la maison d’Asper, le camion est plein des bagages destinés à la Guinée-Bissau. Pascal Amison et Asper continuent leur chemin vers le sud, dans le camion. Je reste avec Patrice Mendy, nous attendons un autre camion qui va transporter les bagages à travers Zig. Le camion est là, nous chargeons une fois de plus, j’ai les yeux partout, mon wolof est fluide, action ! le camion est chargé, et nous sommes dedans, direction la petite maison rouge. On y est, je descends du camion, les voisins sont là et regardent délibérément la scène. Nous avons commencé à décharger mes affaires et à les emporter directement dans la maison, les enfants du quartier se joignent à la fête, je vérifie qu’ils ne portent pas de choses trop lourdes, ils sourient, et répètent mon prénom en formant une joyeuse farandole. C’est fait ! C’est dans la maison ! Mon anniversaire tombe un 17, un nouveau ? Dans la soirée, la pluie libératrice tombe abondamment dans un vent orageux très rafraîchissant.







what a battle! 3



“Oh it’s a cool house!” Amison says, Pascal has nodded. Right now, for me it’s the coolest ever, so peaceful! And Ziguinchor so welcoming, so nonchalant, so healing! After a good real meal and a deserved nap, we’re sitting low in front of Asper’s house where Amison will stay for the night. It’s evening time; I’m meeting Patrice Mendy who’s responsible to dispatch the luggage for Ziguinchor mine included. Many boys of my generation were named Patrice because of Patrice Lumumba. It’s 8:00 pm; Asper has called from the truck saying they are blocked at the bridge at the entry of the town. Pascal is laughing: “He knows how to pass quickly, I gave him the money for that, every thing is clean, that’s it! No refill!” The night is there; after a generous dish in Binta’s restaurant we’re finishing the evening in a trendy bar near the stadium. Good music, not too loud, but we have nothing to say. Amison, the strong man, have left in a cab with a mysterious shadow. We are the 3 of us Pascal, Patrice Mendy and I, 2 beers already. Pascal‘s phone is singing the Americo Gomes hit, “mtsis” “go back home”, it’s Asper on the phone, he has passed the checkpoint and he wants to unload the truck right now. It’s about 9:00 pm; “Ok as you wish” said Pascal, “go ahead but without me”. We could have done it tomorrow in daylight but… I’m proud to have shared this ride with Pascal; he is a modern samurai, a knight, he has panache. The equipment is about to stay all night long in a courtyard under the stars but we’re phlegmatic, confident. 10:00 pm; we’re killing the evening that hasn’t started actually, Rendezvous tomorrow at 8:00 at Asper’s.

Wednesday The 17th, 9:00 pm; we’re in front of Asper’s house, the truck is full up with the luggage for Guinea-Bissau. Pascal, Amison and Asper are following their way southbound, in the truck. I’m staying with Patrice Mendy; we’re waiting for a new truck that will transport the luggage all over Zig. Truck is there, we’re uploading again, my eyes are everywhere, my Wolof is fluent, action, truck is loaded, and we are in, heading to the red little house. Got there, I go down the truck; neighbors are there too, deliberately watching the scene. We have start to unload my stuff and carry it directly in the house, children of the neighborhood have join the party, I’m checking they ‘re not handling too heavy boxes, they smile, shouting my first name and forming a happy farandole. It’s done! It’s in the house! My birthday is a 17th, is it a new one? In the evening the liberating rain is pouring heavily in a stormed refreshing wind.








6.22.2009

épique et kilogrammes 2

Dakar, lundi 15 juin, après une douche tonifiante, rafraîchissante et bienvenue après presque 24 heures de dur travail non-stop, Pascal, Amison et moi sautons dans un taxi en direction de la gare routière, pour trouver une voiture 7 places qui pourrait nous conduire à Ziguinchor, à 450 Km vers le Sud. Il est à peu près 21h30 quand nous arrivons à la gare routière ; nous sommes épuisés, mais tranquilles, presque serein. Nous négocions avec le 1er dispatcher qui vient à notre rencontre ; l’endroit est sombre, seulement éclairé par les phares de quelques voitures. La seule chose qui nous importe à cet instant est d’obtenir les meilleures places ; nous avons tous essayé les 3 places du fond : insupportable. Pendant qu’Amison reste auprès des bagages, nous nous décidons pour une très graisseuse omelette avec des pommes de terres sautées, notre 1er repas depuis 24h.

Quand nous sommes de retour, Amison est à l’intérieur, mais la voiture n’est pas pleine. Il y a juste un étudiant métis étranger qui a pris la 4éme place, ce qui signifie 3 places encore à pourvoir avant de pouvoir partir. Pascal et moi montons dans la voiture, il est 22h, je suis assis, mais je tombe néanmoins dans un profond sommeil, peut-être instantanément. Minuit, je me réveille, la voiture est ballottée par le chargement des bagages qu’ils sont maintenant en train de couvrir d’une bâche. Toutes les places sont pourvues, un autre jeune étudiant à Zig, une mère âgée et probablement sa fille d’âge mûr. Nous partons enfin, silence dans la voiture.

J’adore être très fatigué quand je voyage, dormir dans un avion c’est comme un double vol, ça marche aussi en train, en voiture, dans n’importe quoi : le double voyage. Mais je ne dors pas encore, la voiture s’arrête 2 Km plus loin, le chauffeur sort et discute avec un jeune en salopette, pas de son dans la voiture. Le chauffeur est de retour, mais il ne ferme pas sa portière, il essaie de démarrer, sans succès. Finalement le jeune en salopette pousse la voiture qui démarre, on est parti. La fille d’âge mûr saute sur le chauffeur en Wolof, lui disant que la route est très longue et mauvaise, qu’elle ne partira pas dans une mauvaise voiture, elle veut qu’il lui donne son argent ou une autre voiture. Elle a raison évidemment, mais personne ne réagit à l’intérieur de la voiture, je suis tellement fatigué, comme hypnotisé ; je me sens en confiance, en sécurité et impatient de bouger. Devant une si faible résistance, le chauffeur n’a aucune difficulté à faire passer ce discours sensé pour de mauvaises paroles. Silence ! je coule et glisse dans un sommeil sans fond et sans rêve. Je me sens bien ; demi-épave me berce.

Je me réveille, il est 4h et nous sommes seulement à Kaolack à 200 Km de Dakar. Le chauffeur s’est arrêté à une station essence, l’embrayage est naze, et la voiture refuse de démarrer. En sortant pour aller pisser, je remarque que les phares sont très faibles et j’achète un café à un vendeur ambulant. Je bavarde avec les autres passagers, « La femme avait raison ». Je m’éloigne et m’assieds seul sur une chaise près d’un vendeur de fruits. Ok ! je sais, je ne contrôle pas tout le truc ; j’ai appris à attendre. L’air est frais et cool, pourquoi pas moi ? Quelques voyageurs sont allongés sur le sol, sous un abris à la limite de la station, pourquoi pas moi ? Je me lève et marche lentement vers mes compagnons de route, le jeune étudiant de Zig vient de rencontrer un ami à lui, et devinez quoi ? Il est chauffeur…Hypnotisé ! Il conduit un microbus, plutôt neuf, le luxe en somme… Idem ! Pendant que nous sourions et blaguons avec Pascal et les autres, les deux chauffeurs marchandent et négocient.

5h on part, ; cool ! Il fait toujours sombre, violet sombre ! Fin de Kaolack et fin de la vraie route, maintenant c’est plutôt une voie hybride entre la route et la piste, la pire ! nous sommes secoués et remués dans un rodéo funky de rêve. Je me réveille ! Pascal se marre une main sur mon épaule « t’arrives à dormir, mais là tu tombes ! » Le jour est juste sur le point de se lever ; c’est juste très beau, je rêve encore ? …Idem ! je garde les yeux ouverts sur le paysage qui défile, surfant sur le présent éternel, les couleurs aussi défilent, de plus en plus claires. Soudain le paysage ralenti et s’arrête, il y a des gens sur le bord de la route, tandis que d’autres sont assis sur le sol. Le chauffeur est descendu. Sur le côté gauche de la piste-route, je vois un minicar blanc, portes ouvertes, planté dans le sable après avoir manifestement quitté la bonne route accidentellement. Personne ne semble être sérieusement blessé. Il est 7h, le mardi 16 ; nous poursuivons notre chemin en approchant de la frontière gambienne. Sur la route, nous croisons un camion bloqué qui aurait pu être le nôtre, nous nous regardons, Pascal et moi, sans dire un mot. Après avoir croisé le 5éme camion bloqué sur la route, je me suis arrêté de compter, tellement...

Il est à peu près 9h ; je m’extirpe du fond du microbus pour atteindre le bureau des douanes. Quand j’en ai terminé, je donne mon passeport au chauffeur avec 2000 Francs pour aller plus vite. Nous sommes en Gambie en direction du fleuve du même nom, la frontière naturelle de la Casamance. Nous sortons tous du bus qui doit faire la queue pour embarquer sur le bac. Nous avons le temps de petit-déjeuner, mais je n’ai pas faim, je commande un café. Pascal ne peut pas finir ses œufs durs, je mords dans son sandwich, mais je ne peux rien avaler, mon ventre me joue des tours. Nous marchons lentement vers le bac, un jeune homme me propose de cirer mes chaussures poussiéreuses, ok mais vite, le bateau est là et le chargement a commencé. Le jeune homme prend tout son temps ; il a l’air d’aimer son travail. Pascal est sur le point d’embarquer, il remue les bras au loin pour me prévenir. « Tu as le temps, ne t’inquiètes pas ! » dit le jeune homme, je sais qu’il a raison, mais pas Pascal dont le visage lointain semble nerveux. Je dois soulager mon compagnon de route, je presse le jeune homme qui n’a pas le temps de finir la seconde chaussure, et je marche rapidement vers le bac. On est assis à bord, en attendant la fin du chargement. Je pense au jeune cireur de chaussure… au prix de l’amitié. Nous avons traversé le fleuve, les frontières, de retour au Sénégal, il est à peu près 10h nous entrons en Casamance. Nous sommes maintenant dans la zone à risques, où les rebelles ont livré leurs dernières attaques, …Idem ! je me réveille ! Pascal dort toujours comme presque tout le monde dans le bus. Mon ventre me fait mal, j’ai besoin de m’arrêter, mais j'ai hâte de gagner Zig. Le périple est haché par les nombreux arrêts aux check points militaires. Il est midi quand nous arrivons à Bignona ; les militaires veulent garder les bottes d’Amison qu’ils ont trouvées dans les bagages, bla bla bla ! mon ventre me fait mal, je ne suis plus du tout hypnotisé. Amison a payé ; de retour sur la route de Zig, dernière étape. Enfin nous approchons du pont qui traverse le fleuve Casamance, la route est boueuse, il a plu il n’y a pas si longtemps. Nous venons de traverser le pont, dernier arrêt, dernier check point à l’ombre de quelques flamboyants étincelants de rouge saturés. Il est 13h la lumière est à son paroxysme, il fait très chaud ! Amison a essayé de joindre Asper sur le camion à plusieurs reprises sans succès. Ce n’est pas la priorité immédiate ; je dois rentrer à la maison rapidement, s’il vous plait ! Laissez-moi atteindre la petite maison rouge…

À suivre…





What a battle! 2

Dakar, Monday the 15th, after a refreshing and bracing shower welcome after almost 24 hrs of hard physical work, Pascal, Amison and I jumped in a cab heading to the bus station, to find a 7 seats car that would drive us to Ziguinchor, 280 miles southbound. It’s about 9:30 pm when we arrive in the bus station; we are weary but cool, almost serene. We deal with the first dispatcher that has come up to us; the place is dark, only lighted by some car’s and buses headlights. The only thing that matters to us at that moment is to get the best seats; all of us have tried the 3 last back seats: unbearable. While Amison was watching on our luggage, Pascal and I went for a very greasy omelette with chopped potatoes, our first meal for 24 hrs. When we’re back to the car, Amison is on but the car is not full yet. There’s just a young foreigner student crossbred who has took the 4th seat, that means 3 seats left to fill to be able to leave. Pascal and I get on, it’s 10:00 pm, I am sitting but nevertheless I fall in a deep sleep may be instantaneously. Midnight, I wake up, the car is waggled by the loading of luggage, they are covering it with a tarpaulin. All the seats are provided, another young student from Zig, a rather aged mother and probably her mature daughter. We leave at last, silence in the car. I love to be very tired when I travel, sleeping in a plane is like a double flight, and it works in trains, cars, whatever, the double trip. But I cannot sleep yet, the car stops 2 km further, the driver gets out and talks with a boy in dungarees, no sound in the car. The driver is back but he doesn’t shut his door, he’s trying to start up but no way. Finally the boy in dungarees push the car that starts, we’re gone. The mature daughter jump on the driver in Wolof, saying that it’s a long way with bad roads, and that she won’t leave with a bad car, she wants her money back or another car. She’s right of course but nobody in the car reacts, I’m so tired it’s like I’m hypnotized; I feel confident and secured and urged to move. Facing with such a low resistance, the driver has no difficulties to turn the rather good sense woman’s speech as nasty words. Silence! I slip and slide in a bottomless sleep without dreams. I feel good; the wrecked car rocks me.

I wake up, it’s 4:00 am and we are arrived in Kaolak only 125 miles away from Dakar. The driver has stopped to a gas station, the transmission clutch is out, and the car refuses to start. As I get out to piss, I point out that the headlights are very dim and I buy a coffee to a trolley man. Then I chat with the other passengers, “The woman was right”. I walk away and I sit alone on a chair by a fruit salesman. Ok! I know I don’t control the whole stuff; I’ve learned to wait. Air is cool why not me? Some travelers are lying down on the floor, under a shelter at the gas station’s edge, why not me? I stand up and stroll toward my traveling mates, the young student from Zig has just encountered a friend of him, and guess what? He’s a driver… hypnotized! He drives a good microbus, rather new, luxury indeed…still!

While we smile and joke with Pascal and the mates, the two drivers are bargaining the deal.

5:00 am we leave; cool! It’s still dark, dark violet! End of Kaolak and end of the real road, now it’s rather a hybrid way between the track and the road, the worst! We’re shaken, and swung in a funky dreamy way. I wake up! Pascal is laughing a hand on my shoulder “you can sleep man, but you’re falling!” The sun is just about to rise; it’s just beautiful, am I still dreaming? …Still! I keep my eyes on the unfolding landscape, surfing on the eternal present, colors are unfolding too, brighter and brighter. Suddenly the landscape slows down and stops, there are people standing, alongside the road below, while others are seating on the floor. The driver has got out of the bus, on the left side of the track I can see a white van, doors opened planted in the sand that have left the good way accidentally. No one seems seriously injured. It’s 7:00 pm on Tuesday the 16th; we’re following our way approaching the Gambia’s border. On the way we cross a blocked truck that could have been ours, Pascal and I, we’re looking at each other without a word. After the 5th truck that we have crossed blocked on the road, I’ve stopped counting, so many…

It’s about 9:0 pm; I drag myself out the bottom of the microbus to get to the customs office. When I’m through I give my passport to the driver and 2000 Francs to go faster. We’re in Gambia heading to the river of the same name, the natural border of Casamance. We all get out of the bus that has to queue to get on the ferry. We have time for breakfast but I’m not hungry, I order a coffee. Pascal can’t finish his boiled eggs, I bite his sandwish but I can’t swallow anything, my belly is not still. We stroll to the ferry, a young man asks me for a polish on my dusty shoes, ok but quick the boat is there and has begun to load. The young man takes all his time; he seems to like his job. Pascal is about to get on board he’s waving his arms to me. “You have time, don’t worry!” the young man said, I know is right, but not Pascal whom his remote face seems nervous. I have to relief my journeyman, I hurry the young man, he has no time to finish the second shoe, and I stride to the ferry. We’re sitting on board waiting for the end of the loading. I’m thinking of the young shoeshine man, this is what friendship takes. We have crossed the river, the borders, back in Senegal, and it’s about 10:pm when we’re getting to Casamance. We’re now in the most risky area where the rebels have committed their lasts attacks, …still! I wake up! Pascal is still sleeping like almost everybody in the bus. My belly hurts, I need to stop, but I’m eager to reach Zig. The run is disjointed, because of many military checkpoints. It’s midday when we arrive to Bignona; the military men want to keep Amison’s boots that they have found in the luggage, blah blah blah! My belly hurts, I am not hypnotized anymore. Amison has paid; we’re back on the track to Zig, last step. At last we approach the long bridge over the Casamance River, the road is very muddy, it has rained not so long ago. We have crossed the bridge, last stop, and last checkpoint under some sparkling saturated red Jacaranda trees. It’s 1:pm the light is at its brightest; it’s darn hot! Amison have tried to reach Asper on the truck by phone several times without success. Right now, that’s not the point; I have to get home fast, please! Let me reach the red little house…

To be continued…



6.18.2009

épique et kilogrammes

Mon dernier séjour à Dakar au début du mois a commencé plutôt calmement dans un secteur très protégé, entouré par de riches ambassades. J’ai séjourné une semaine dans cet endroit irréel, dans l’appartement d’une amie près de la mer. Dans le quartier, les voitures énormes semblent être la norme. C’est comme si j’étais dans un sas de pressurisation, une bulle flottant au-dessus de la ville, un few man’s land entre Ziguinchor l’humaine et l’énorme monstre hybride qui pousse comme une termitière malade qui dévore ses habitants. La bulle plana un peu plus loin et m'emporta, une douce après-midi sur l’île de Gorée, où j’ai pu me délecter des vibrations énergétiques, des rêves peints par des artistes jeunes et moins jeunes. Et la bulle éclata délicatement comme le font toutes les bulles, elle me déposa à « Grand Dakar » un des très nombreux quartier populaires de la folle termitière, un week-end de fête pour les familles chrétiennes qui célèbrent les premières communions et les communions solennelles de leurs enfants. La transition a été plutôt cool ; c’était bon d’embrasser quelques membres de la famille, de manger ensemble, boire ensemble, danser…

La fête est finie ; le container est arrivé au port de Dakar. Le matériel est dedans mais pas moyen de le voir, il faut auparavant passer par plusieurs épreuves administratives que de nombreuses personnes plus averties ont échouées.

La famille Manjak de Pascal s’est organisée au fil du temps, ils ont acheté un camion en France et ils regroupent des bagages d’émigrants Manjak qu’ils convoient vers Dakar, Ziguinchor et beaucoup d’autres endroits en Guinée-Bissau.

The-new-truck-in-France.jpg Ils sont habitués au labyrinthe de l’administration sénégalaise, mais sortir ce genre de marchandises est délicat. Après 2 ou 3 jours de paperasse, c’est le moment du contrôle douanier, tension… Pascal est sur scène, je l’ai régulièrement au téléphone. Un jeune et nouveau responsable des douanes plein de zèle vide le container et le vérifie entièrement dans le détail. Après une journée entière de ce jeux éprouvant il libère le container, 24 heures pour le sortir de Dakar, Pascal et ses compères prennent un camion pour stocker les bagages dans un magasin de la banlieue dakaroise pendant 24 heures. Je les rejoins pour une demi-journée de déchargement. Étape 2 atteinte, Pascal et Philippe ont dormi devant la porte du magasin, à la belle étoile pour éviter les vols. Nous sommes le dimanche 14, j’ai préparé mon sac et je suis près pour les rejoindre et les aider à charger le camion qui doit partir pour Zig, il est 20 heures quand j’arrive sur place. Pas de camion ?!? Il était beaucoup trop petit, nous devons en trouver un autre plus grand. Nous sommes assis devant les portes du magasin ; le temps passe, le voisinage habituellement si agité et grouillant est maintenant calme et enveloppé dans la douceur de la nuit, quelques derniers passants nous dévisagent. Il est minuit ! le nouveau camion vient d’arriver, il est beaucoup plus grand, mais nous avons beaucoup de bagages à transférer.

Nous avons entamé le chargement. Des trucs très, très lourds, nous sommes 4 et nous commençons par le plus lourd, plusieurs barriques de 200 Kilo à monter sans transpalette sans aucune machine, c’est dur, on serre les dents. Alors que la nuit progresse le camion nous semble de plus en plus petit. Nous sommes lundi 15 il est 8 heures, il fait plein jour, le trafic incessant et trop pollué a repris et les gens partant au travail nous fixent médusés. Il est 9 heures, nous nous rendons à l’évidence le camion est trop petit. Quelque coup de fils, et nous nous retrouvons assis devant les portes du magasin attendant un camion encore plus grand. Midi, le 3éme camion est là, plus grand certes mais pas beaucoup plus. Nous sommes fauchés, pas le choix, Pascal décide de payer 4 jeunes professionnels plus du double du prix normal. Nous comptons sur leur habileté et sur leur motivation pour charger le camion le plus rapidement et le mieux possible. Philippe s’est salement coupé le doigt, il est parti se soigner, Joël Bassène est venu nous proposer son aide. La fatigue nous aide à supporter la pression et le stress. 18 heures, le camion est plein et tout a été chargé, tout le monde est content et soulagé. Nous nous serrons les mains et nous croisons les doigts immédiatement, le camion est vieux, la route est très longue et très mauvaise et les rebelles ont recommencé à attaquer des gens, la radio a rapporté une attaque qui a tué 4 personnes la semaine précédente. Asper part dans le camion avec les jeunes. Pascal, le vieux Amison et moi sommes dans un taxi en route pour la maison familiale de Pascal pour prendre une douche rapide avant de prendre une voiture pour Zig 450 Km vers le sud. Il est 20 heures.

À suivre…


pascal-&-philippe.jpg


Pascal & Philippe










Philippe









Pascal fatigué









fatigué









les gosses









les gosses contents









Amison l'homme fort à gauche, Borom woto à droite








le troisième camion










le camion









chargement du camion

what a battle!

My last stay in Dakar by the beginning of the month, started rather calmly in a very protected area surrounded by wealthy embassies. I stayed one week in this unreal place, in a flat’s friend by the sea, where huge cars seems to be the norm. It was like I was in a pressurized cabin, an air locked bubble over the city, a very few man’s land between the human sized Ziguinchor and the enormous hybrid monster growing like an ill termite mound that devours its residents. The bubble floated higher and took me one sweet afternoon to Gorée Island and offered me the energetic vibrations of dreams painted by young and old artists, and gently the kind bubble popped like all bubbles do.

It dropped me in “Grand Dakar” one of the numerous over crowded areas of the crazy termite mound, but this was a weekend of festivity for all the Christian families that was celebrating their children first and solemn communion. The transition had been cool; it was nice to hug some members of the family, to drink, to laugh, to dance…

The party is over; the container is arrived in the harbor of Dakar. The equipment is in but no way to see it, we have to pass several administrative ordeals that so many smarter than us has failed.

Pascal’s Manjako family have been organizing for many years, they have bought a truck in France and they group luggage of emigrant Manjako families that they convey from France to Dakar Senegal, Ziguinchor Sn, and many places of Guinea Bissau.

the truck in France

They are used to the Senegalese paperwork labyrinth, but getting this kind of goods out of the harbor is tricky. After a couple of days of paperwork it’s time to be checked by the customs, tension… Pascal is on the scene I have him on the phone regularly. A young and overzealous new customer emptied out the container, and checked it all in detail and after a whole day of this trying game they released it. 24 hours to move the container out of Dakar, Pascal and his pals get a truck to stock the goods 24 hours in a stock store in the suburb of Dakar, I join them to give a helping hand for a half day of unloading. Step 2 reached, Pascal and Philippe have slept outside the door, on the street under the stars to prevent any robbery. It’s Sunday the 14th, I packed my stuff and I’m ready for our rendezvous to load the truck that will leave Dakar to Zig, it’s about 8:pm when I get there. No truck!?! It was much too small we have to find a bigger one that fits. We’re sitting outside the door of the stock store; time goes by, the neighborhood usually so busy and tight, is now quiet and wrapped in the coolness of the night some lonely startled passerby stare at us. It’s midnight! The new truck is just arrived, it’s far bigger, but we have a lot of luggage to transfer.

We have started to load it. Very, very heavy stuff, we are 4 and we begin with the heaviest, several barrels of more than 211 gallons to load without any engine nor machine, so tough we grit our teeth. As the night moves on; the truck looks smaller and smaller. It’s Monday the 15th 8:am, broad daylight, the heavy polluted traffic of the street has started again, and the people on their way to work are staring at us incredulously. It’s 9:pm, exhausted we surrender to the evidence, the truck is definitely too small. Some phone calls, and we’re back sitting in front of the store waiting for an even bigger truck. 12 O’clock the third truck is there, bigger, but not much bigger. We’re broke, no choice, Pascal decide to pay 4 young professionals more than twice the normal price. We count on their skill and their motivation to load the truck as fast as possible and the best possible way, Philippe has cut one finger badly, he’s gone to heal his wound, Joel Bassene has come to help us. The tiredness helps us to hold the pressure without too much stress. 6:pm the truck is filled up, nothing is left, everybody is happy and relieved. We shake hands and cross our fingers immediately, the truck is old, the road is so long and so bad and the rebels had restarted to attack people, the radio has reported 4 persons killed the week before. Asper is leaving on the truck with the boys. Pascal, the old Amison and I are in a cab to Pascal family’s place to take a shower before to catch a car to Zig 280 miles away. It’s 8:pm.

To be continued…


Pascal & Philippe








Philippe








Pascal tired








tired








the boys








happy boys








Amison left, the strong man, borom woto right








the third truck








the truck 2









loading the truck